Il arrive que certains traitements en oncologie entraînent notamment une sécheresse accrue, une radiodermite (des lésions provoquées par la radiothérapie), un syndrome main-pied (une affection inflammatoire fragilisant les vaisseaux sanguins des extrémités) ou une folliculite (une inflammation ou une infection du follicule pileux). Ces troubles cutanés peuvent être incommodants ou provoquer un certain embarras face aux autres, voire changer l’image que vous avez de vous-même.

Bonne nouvelle: ils sont le plus souvent temporaires et l’utilisation de produits dermocosmétiques appropriés s’avère une solution tout indiquée pour apaiser la peau soumise aux traitements en oncologie.

La clé: dès le début de votre traitement, privilégiez les démaquillants et les nettoyants pour le visage qui respectent le pH de la peau, de même que les crèmes, les baumes et la protection solaire hypoallergéniques. En plus d’utiliser un détergent à lessive sans parfum et pour peau sensible, évitez le rasage, les déodorant, parfum ou lotion à base d’alcool et tout contact avec l’eau chlorée.

Parce que certains traitements affaiblissent les défenses naturelles de votre peau, veillez à l’hydrater au quotidien. Car l’hydratation permet de renforcer la barrière cutanée et de préserver la souplesse de la peau, tout en prévenant l’inconfort, les démangeaisons et l’apparition des lésions sur les mains et les pieds. Privilégiez les baumes et les crèmes sans parfum et à base de beurre de karité ou de céramides, en raison de leur texture onctueuse et de leurs affinités avec les lipides naturels de la peau.

Pendant toute la durée du traitement en oncologie et jusqu’à un an après la fin de ce dernier, la peau fragilisée demeure particulièrement sensible au soleil. C’est particulièrement le cas de la peau soumise à la radiothérapie ou qui présente des cicatrices post-chirurgicales.

Les bons réflexes: protégez votre peau et les zones affectées à l’aide d’un soin solaire doté d’un FPS supérieur à 50, et dont le large spectre lutte contre les effets nocifs des rayons UVA/UVB. Recherchez également un soin affichant le logo où apparaissent les lettres UVA dans un cercle: c’est la garantie d’une protection UVA représentant 1/3 du facteur de protection solaire UVB. Appliquez votre soin solaire après votre crème hydratante, en insistant sur les zones sensibles (nez, lèvres, oreilles, nuque, cou, poitrine, mains et pieds ou crâne, si vous perdez vos cheveux). Dans certains cas, le port d’un chapeau ou d’un vêtement sera nécessaire pour mieux vous protéger du soleil.

Abstenez-vous de vous exposer entre 10 h et 14 h, lorsque le soleil est le plus menaçant, en sachant que les rayons UVA sont nocifs, même par temps couvert ou derrière une vitre. Enfin, renouvelez l’application de votre protection solaire aux 2 heures, après une baignade de plus de 80 minutes ou après avoir transpiré abondamment.

Assurez-vous d’adopter des produits d’hygiène personnelle et de soins ultra-doux, tels une crème, un baume ou une huile nettoyante pour la peau, ainsi qu’un baume réparateur pour les zones les plus desséchées.

L’utilisation quotidienne de produits dermocosmétiques convenant à la peau sensible contribuera à hydrater votre peau et à renforcer sa fonction barrière, tout en calmant les démangeaisons. Afin de ne pas les aggraver, résistez à l’envie de vous gratter. Sans quoi, vous provoquerez de l’irritation et une éruption cutanée, et créerez ainsi un cycle démangeaisons-grattage, qui pourrait augmenter les risques d’infection. Pour mieux les prévenir, gardez vos ongles courts. Préférez également les matières douces et naturelles pour la peau. Évitez également de porter des vêtements trop serrés, qui accentuent les frottements sur votre peau irritée.

Liée à une inflammation ou à une infection du follicule pileux, la folliculite se reconnaît à l’apparition de petits nodules rouges apparaissant là où poussent les poils. Bien qu’elle soit semblable à l’acné, cette affection cutanée exige un soin particulier.

Voici le bon mode d’emploi pour la traiter: matin et soir, nettoyez votre peau avec un nettoyant sans savon et rincez-la à l’eau tiède. Chaque soir, après avoir hydraté votre peau avec une crème hydratante, non-comédogène, appliquez un baume hydratant sur la papilo-pustule.

Évitez toute exfoliation, peeling et dermabrasion; de même que l’utilisation de produits contre l’acné (qui ne ne conviennent pas à ce type d’éruption), de lotion après-rasage et de produits à base d’huiles essentielles, de parfum, d’argile, d’acides de fruits ou d’alcool.

Pendant la durée du traitement et l’année d’après, protégez votre peau du soleil, à l’aide d’un soin solaire doté d’une protection de plus de 50, et d’un large spectre UVA/UVB. N’oubliez pas que le port de vêtements constitue le meilleur bouclier contre les effets néfastes du soleil.

Certains médicaments, chimiothérapies ou thérapies ciblées en oncologie peuvent provoquer un desséchement aigu, de la rougeur, des gonflements aux extrémités et un endolorissement. Cette affection est connue sous le nom de syndrome main-pied. Afin de limiter l’apparition de fendillements, de crevasses et de tout inconfort, demandez à un membre du personnel infirmier de vous procurer des gants glacés, dont l’effet vasoconstricteur atténue la douleur et l’enflure. Nous vous recommandons de consulter un podiatre avant le début de votre traitement et un mois après.

Côté soins, l’application généreuse, matin et soir, d’une crème ou d’un baume hydratant et émollient favorise l’hydratation et la circulation sanguine. Appliquez un baume hydratant sur les zones très desséchées. Pour un effet encore plus hydratant, enfilez des gants ou des chaussettes après l’application de votre soin.

Gardez vos ongles courts, enfilez des gants lors de travaux manuels ou ménagers, et portez des chaussures en cuir confortables. Évitez celles en matières synthétiques ou à talon pour mieux protéger vos pieds.
Évitez également de rester debout trop longtemps, de parcourir de longues distances à pied ou de prendre des douches ou des bains trop chauds. Si votre syndrome main-pied s’accompagne d’une hyperkératose (un épaississement de la couche cornée), demandez à un membre de votre équipe de soins de vous recommander une crème ou un baume hydratant.

La radiothérapie détruit les cellules cancéreuses et ralentit leur multiplication. En revanche, elle peut provoquer des effets indésirables sur la peau (rougeurs, tiraillements, démangeaisons ou hyperpigmentation).

Avant chaque séance, veillez à ce que la peau soit propre et sèche. Et pour éviter tout risque d'effet bolus (une augmentation artificielle de la dose de radiation), évitez d’appliquer un produit hydratant sur la peau, au moins 6 heures avant votre traitement.

Après chaque séance, vaporisez de l’eau thermale sur la peau rougie ou échauffée. Le soir, ou au moins 3 heures après le traitement, enduisez la région irradiée d’une généreuse couche de crème réparatrice, remisée préalablement au réfrigérateur, pour une sensation accrue de fraîcheur. Évitez le contact avec l’eau salée ou chlorée, les déodorant, parfum ou lotion à base d’alcool; privilégiez les douches tièdes et les nettoyants sans savon, et abstenez-vous de vous exposer au soleil.

De nombreuses interventions invasives, telle la chirurgie, peuvent causer des cicatrices, dont il faut prendre soin sans attendre. En règle générale, les chirurgiens et les physiothérapeutes recommandent de nettoyer soigneusement la plaie ou la zone cicatricielle avec un nettoyant en gel ou sans savon.

En raison des nombreux types de cicatrices, il est fortement recommandé de consulter un professionnel de la santé avant de masser la zone cicatricielle sous peine d’en aggraver l’état. Si vous avez le feu vert pour manipuler votre cicatrice — dès que les points de suture sont retirés et que la plaie est non suintante —, massez-la délicatement à l’aide d’une crème ou d’un baume hydratant, deux fois par jour. Si vous avez subi une masectomie, tentez de lever lentement le bras pour mieux cibler la zone affectée ou tirez vos épaules vers l’arrière, puis rapprochez vos omoplates. Cela facilitera l’auto-massage.

Bon à savoir: le processus de cicatrisation s’étend sur une période de 12 à 18 mois.